Pianiste, je suis passée par le conservatoire. J’ai ensuite travaillé trois années avec Colette Zérah.
J’enseigne moi-même actuellement dans un conservatoire.
J’ai vu passer beaucoup de pianistes chez Colette Zérah. Certains étaient déjà concertistes, avaient des prix de concours internationaux. Cependant ils étaient confrontés à des problèmes physiques, comme des tendinites, mal de dos etc… Bien qu’ayant atteint un haut niveau, ces pianistes souffraient dans leur corps lorsqu’ils jouaient.
J’ai moi-même eu un jour une tendinite. A cette époque je ne travaillais pas encore avec Colette. Le professeur que j’avais à ce moment là me disait, lorsqu’il me voyait grimacer : » Continue, c’est le métier qui rentre ! » …. Ce que je faisais, j’obéissais, jusqu’au jour où je ne puis plus utiliser une de mes mains pendant six mois. Le médecin qui a soigné ma tendinite m’a dit un jour : » j’ai guéri ta tendinite, mais elle reviendra, car elle est dû à un mauvais geste que tu fais lorsque tu travailles. Et forcément, ce geste, tu vas le refaire. Alors il va falloir que tu travailles ton instrument différemment, que tu remettes ta façon de jouer et de travailler en question, que tu t’observes. Tu sais, je ne suis pas pianiste, ni même musicien, mais ça ne me semble pas normal d’avoir mal en jouant. Car alors, comment peut-on être performant ? Comment peut-on aimer jouer d’un instrument dans la douleur physique ? Et comment, dans ce cas, peut-on vraiment s’exprimer artistiquement ? Voilà des choses sur lesquelles tu vas pouvoir méditer. Ce que j’ai fait. L’été suivant je faisais un stage de piano en Normandie avec Colette Zérah, une grande dame du piano et pédagogue reconnue. En septembre suivant je travaillais toutes les semaines avec elle, ceci pendant trois années. Après son enseignement, je n’ai plus jamais eu mal.